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Yves

Au nom de la famille Corbin-Charland.


Depuis maintenant plus de trois ans, Yves Charland, a quitté sa conjointe et ses deux fils. Même s’il a été un sportif toute sa vie et qu’il avait un travail de bureau, il a tout de même été emporté par un cancer fulgurant lié à l’amiante. Les travaux sur son lieu de travail à l’Université de Montréal ont fait qu’il a respiré des poussières qui l’ont tué trente ans plus tard.

 

Durant sa maladie, notre père nous disait souvent qu’il n’avait jamais été aussi mal dans sa vie et ce fut une période très pénible et douloureuse pour lui. Entre le moment de son diagnostic et son décès, il s’est écoulé tout juste un mois. Ce fut une période trop courte pour lui faire nos adieux alors que nous étions pris par toutes les décisions liées aux soins médicaux. Ce départ précipité a donc rendu notre deuil plus ardu parce que tout s’est fait tellement rapidement. Il a fallu se résigner au fait qu’on ne le verrait plus, surtout notre mère qui venait de perdre son conjoint de plus de 35 ans. 

 

Ensuite, notre famille a dû composer avec la complexité des demandes d’indemnisation auprès de la CNESST. L’employeur a d’abord contesté la décision, ce qui a rallongé inutilement le processus. Puis, les délais administratifs ont aussi conduit à étendre le deuil alors que nous étions périodiquement ramenés dans cette histoire funeste. En fait, nous venons tout juste de terminer les dernières démarches administratives, plus de trois ans après le décès, ce qui est déraisonnable pour une famille qui veut clore ce chapitre désolant.

 

Notre famille a vécu plusieurs expériences depuis son départ et bien tristement, notre père n’a pas pu y prendre part. À cet égard, nous apprêtons tous à faire un voyage l’été prochain en Corée du Sud, car la conjointe d’un de ses fils est Coréenne et qu’ils vont s’y marier. C’est une belle célébration de la vie à laquelle il aurait pu être avec nous, mais la maladie nous a enlevé cette perspective heureuse.

 

Enfin, comme Yves Charland disait à ses enfants qu’ils étaient la plus belle chose qui lui soit arrivée, ses deux fils ont, à leur tour, le projet d’avoir des enfants. Toutefois, notre père n’aura pas la chance de les rencontrer et en retour, ceux-ci ne connaitront jamais leur grand-père. C’était un homme qui aimait les enfants et qui aurait fait un excellent grand-papa, mais personne ne pourra vivre ce bonheur parce que l’amiante l’a emporté trop tôt.

 

Yves
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