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- Registre des bâtiments | AVAQ
Localisation des bâtiments publics contenant de l'amiante Localisation des bâtiments publics (réseaux de la santé, de l'éducation, des services gouvernementaux) Comment utiliser la carte interactive? Déplacer votre curseur dans la fenêtre où apparaît la carte afin d’interagir avec celle-ci. Vous pouvez utiliser la molette de votre souris en gardant le curseur de la carte afin de changer le niveau du zoom de la carte. Si vous voulez utiliser l’outil de recherche, vous devez mettre la carte en mode plein écran pour avoir accès à son entièreté. En mode plein écran, la carte s'ouvrira dans une nouvelle page web où la légende s'affichera plus en détail et où l'option de recherche sera disponible. *** Il est suggéré de faire votre recherche par l'adresse de l'établissement plutôt que d'utiliser le nom de l’établissement *** Légende À partir de la carte * SST : Santé et sécurité au travail **CNESST : Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail Pourquoi une cartographie des bâtiments contenant de l’amiante? Malgré l'interdiction de l'amiante au Canada depuis décembre 2018, ce minerai dangereux ne nous a jamais complètement quitté. De nombreux bâtiments publics et privés ont été construits au cours du siècle dernier et contiennent encore de l'amiante. L'Association pour les victimes de l'amiante du Québec (AVAQ) a créé, au cours de l'été 2024, cette cartographie de plus de 3 700 bâtiments publics contenant de l'amiante. Ce registre en est à ses débuts et par conséquent est appelé à grandir. Créer une cartographie à partir de données fiables et reconnues Après analyse des documents déposés au Bureau d’audiences publiques sur l' environnement (BAPE) en 2020 et liés au rapport 351, les membres de l’exécutif ont choisi de se limiter dans un premier temps à cartographier les bâtiments appartenant à l’État. Nous croyons que les services gouvernementaux du fédéral et du provincial ont une obligation de transparence en matière de gestion sécuritaire des matériaux contenant de l’amiante dans leurs installations. L’inventaire national de l’amiante dans les immeubles fédéraux recense déjà des centaines de bâtiments sans toutefois identifier facilement les organismes et ministères qui les occupent. Trois demandes d’accès à l’information nous ont permis de compléter les données du BAPE et du gouvernement fédéral, pour nous permettre d’atteindre notre objectif de cartographier plus de 3700 bâtiments provinciaux et fédéraux au Québec. S’en servir pour prévenir Notre carte permettra d’informer la population et les travailleurs et travailleuses que des immeubles construits au siècle dernier sont présumés contenir des matériaux composés d’amiante. À l’état inerte, ces matériaux ne présentent pas de risque. Toutefois, avec l’âge des bâtiments et la vétusté de certains, d’importants travaux de rénovation sont nécessaires et doivent respecter la législation et les règlementations en vigueur pour prévenir l’émission et l’inhalation de fibres d’amiante. Nous invitons les gestionnaires de ces immeubles à rendre accessible leur registre indiquant où se trouve l’amiante et de faire connaître l’état des locaux affectés. Nous invitons les travailleurs à exiger de leurs gestionnaires et de leurs représentants et en santé et sécurité au travail d’agir pour mettre en place toutes les mesures préventives associées au niveau de risque. Nous avons inclus au bas de la cartographie quelques ressources qui faciliteront vos actions. Au besoin, un inspecteur de la CNESST pour les établissements relevant de l’État québécois ou un agent d’Emploi et développement social Canada pour les services gouvernementaux du fédéral pourront intervenir si vous constatez l’inaction de votre milieu à prendre en charge ce risque. N’hésitez pas à porter plainte à la CNESST pour protéger votre santé. S’en servir pour être indemnisé Le processus de réclamation auprès de la CNESST exige d’identifier les endroits où le travailleur a été exposé aux poussières d’amiante au cours de sa carrière professionnelle. Comme la durée de latence entre l’inhalation de fibres d’amiante et le développement d’une maladie professionnelle se calcule en décennies, cette cartographie pourrait faciliter l’identification de bâtiments contenant de l’amiante. Par la suite il faudra démontrer que des travaux de rénovation ont libéré des poussières d’amiante. Le témoignage de collègues de travail pourrait faciliter la preuve à soumettre pour obtenir les différentes indemnités selon le moment de la réclamation (avant ou après le décès). Se l’approprier pour la bonifier L’AVAQ vous invite à trouver votre bâtiment sur la cartographie et à bonifier l’information incluse dans sa description en s’appuyant sur des données vérifiables (par exemple : rapport du Comité de santé sécurité ou constat de votre syndicat). Si vous ne trouvez pas le bâtiment que vous cherchez suivez la procédure proposée pour l’ajouter à notre cartographie en complétant la fiche de base d’un bâtiment contenant de l’amiante. L’AVAQ pourra ajouter ce bâtiment après analyse des documents qui accompagnent votre suggestion. Ajoutez vos données au registre *Vous devez vous connecter avec votre adresse courriel afin de remplir le formulaire* Évaluation de l'état de l'amiante avant rénovations L'ASSTSAS a développé une application qui permet d'évaluer le risque d'émission de poussières contaminées par l'amiante lors de l'exécution de travaux. Déterminer le niveau de risque Références utiles Cliquez sur les différents liens pour plus d'information au sujet de la gestion sécuritaire de l'amiante Gestion sécuritaire de l'amiante - CNESST Registre sur la gestion sécuritaire de l'amiante - CNESST La prévention lors de travaux susceptibles d’émettre des poussières d’amiante - ASP Construction L'amiante dans le milieu de travail - CCHST.ca
- Accueil | AVAQ
Unissons nos efforts contre l'amiante Notre force, votre soutien! Devenir membre Pourquoi l'AVAQ existe? Selon les statistiques de la CNESST, les travailleurs exposés à la fibre d’amiante constituent près de 85% de tous les décès par maladie professionnelle. Respirer la poussière de l’amiante est dangereux pour la santé et malgré toutes les mesures en place pour prévenir les dégâts, trop de vies sont perdues jusqu’à aujourd’hui par cette substance cancérigène . Notre mission Assister Accompagner les victimes dans la défense de leurs droits afin d'avoir une indemnisation des préjudices subis. Communiquer Informer la population des dangers inhérents à l'exposition aux poussières d'amiante, dans le contexte actuel. Protéger Défendre auprès des pouvoirs publics le droit des victimes à une compensation financière. Fortifier Renforcer et promouvoir les mesures de prévention en milieu de travail et dans l'environnement. Vous êtes une victime de l’amiante? Si vous avez été en contact avec la fibre d'amiante et développé une maladie, il est essentiel de connaître vos droits et de trouver un moyen de vous faire dédommager. Notre association est là pour vous accompagner tout au long du processus. Voir la procédure pour obtenir une indemnisation Partagez votre témoignage avec nous, votre voix compte! Nous comprenons que l'amiante a eu un impact dévastateur sur votre vie ou celle de vos proches. Votre histoire est précieuse et peut aider à sensibiliser les autres, à soutenir les victimes et à promouvoir la lutte contre l'amiante. Faire un témoignage
- En savoir plus sur la prévention | AVAQ
En savoir plus sur la prévention Articles abordant la prévention des travaux avec de l'amiante Animation par l'APCHQ Animation par l'INRS France Amiante, on se protège! Aide-mémoire sur les dangers de l'exposition à l'amiante et mesures de prévention Ouvrir le PDF Identification des matériaux susceptible de contenir de l'amiante Pour respecter ses obligations en santé et sécurité du travail, un entrepreneur doit identifier les matériaux susceptibles de contenir de l’amiante avant d’entreprendre des travaux sur un bâtiment ou un ouvrage de génie civil. Ouvrir le PDF Protection accrue des milieux de travail Modifications des valeurs d’exposition admissibles de l’amiante dans l’air. Ouvrir le site web Travailler en toute sécurité avec l'amiante En 2010 seulement, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) dénombrait 119 décès attribuables aux maladies professionnelles, dont 90 liés à l’inhalation de fibres d’amiante. Il faut agir… Ouvrir le PDF Amiante par l'APSAM Documents préparés par l'APSAM, sur le thème de l'amiante. Ouvrir le site web Effets de l'amiante sur la santé Les fibres d’amiante présentes dans l’air constituent un risque pour la santé des personnes qui y sont exposées. Les matériaux contenant de l’amiante peuvent donc être dangereux pour la santé lorsqu’ils libèrent des fibres d’amiante dans l’air Ouvrir le site web Sources possibles d'amiante dans une habitation Conseils et prévention du gouvernement du Québec Ouvrir le site web L'amiante et votre santé Renseignez-vous sur l'amiante, ses risques pour la santé et les façons de réduire votre exposition. Ouvrir le site web FAQ sur l'amiante Le présent document fait partie de la série de documents Réponses SST portants sur l'amiante. Ouvrir le site web Guide CAA-Québec sur l'amiante Guide qui vise à vous aider à rendre votre milieu de vie plus sain. Ouvrir le site web La prévention lors de travaux susceptibles d'émettre des poussières d'amiante Dans le cadre de son mandat, l’ASP Construction a réalisé ce guide de prévention à l’intention des employeurs et des travailleurs du secteur de la construction. Ouvrir le PDF Travaux d'amiante L’ASSTSAS a développé un nouvel outil accessible depuis votre téléphone ou votre ordinateur qui vous permettra d’identifier plus facilement les niveaux de risques cités dans le Code de sécurité pour les travaux de construction, soit faible, modéré ou élevé) selon les tâches à réaliser. Ouvrir le site web
- Jean-Pierre, 00000000-0000-0000-0000-000000000004
< Retour Jean-Pierre Jean-Pierre ton combat se poursuit et nous sommes heureux de te compter parmi nos membres les plus fidèles , Merci pour ce témoignage des plus touchants : Nous vivons. Nous mourrons. Nous ne savons pas quand et comment nous mourrons. Sauf nous, victimes de l’amiante, nous savons comment et ce n’est pas beau. Il y a 4 ans j’ai été hospitalisé à cause d’un pneumothorax au poumon droit (présence anormale d’air dans la cavité pleurale). Lors de l’intervention chirurgicale la chirurgienne a remarqué la présence de tissus suspects. Elle a fait des prélèvements et l’analyse a confirmé la présence d’un mésothéliome pleural. J’ai eu des traitements en chimio. Ma pneumologue/oncologue de l’hôpital Fleurimont à Sherbrooke m’a expliqué que puisque le cancer a été détecté très tôt comparativement aux cas habituels il lui était absolument impossible d’établir un pronostic. Dans combien de temps ce cancer se mettre soudainement à progresser vers le stade 4 ? Trois mois, dix ans ? Les premiers mois qui ont suivi ce diagnostic ont été moralement difficiles pour mon entourage, mon épouse et moi. Avec toute la bonne volonté du monde j’ai beau me dire que je dois plutôt me concentrer à profiter de chaque jour qui reste il n’en demeure pas moins que vivre avec cet épée de Damoclès est un poids, une pression qui se fait régulièrement sentir. À la fin de notre saison de ski à mon épouse et moi je n’ai pu retenir une larme en me disant que ça pourrait être la dernière. Au retour de notre récent voyage, même chose. À la fin de l’été dernier, même chose. Après avoir vécu des moments de bonheur, même chose. Il y a des matins que je me réveille avant mon amour et je la regarde dormir en souffrant de savoir qu’elle sera veuve. La source de ma contamination n’est pas claire. Est-ce dans mon milieu de travail en informatique dans un grand édifice du centre ville de Montréal construit à l’époque de l’utilisation massive de l’amiante ou durant mes travaux de rénovations ? Moi je ne saurais le dire sans l’ombre d’un doute sauf que mon employeur lui a déployé une défense extrêmement agressive et dispendieuse devant le Tribunal du Travail pour prouver son innocence. David VS Goliath. Quand notre gouvernement acceptera-t-il de modifier le règlement sur les maladies causées par l’amiante et reconnaître un caractère irréfragable pour un travailleur exposé?
- Daniel, 8a9cd039-0cf9-46ab-81a3-ecfe4736021e
< Retour Daniel À la mémoire de ceux et celles qui n'ont pas eu le privilège de témoigner. Les premiers symptômes sont apparus fin mai 2022. Après quelques jours, voyant qu'elle ne diminue pas, direction urgence mineure du Jeffrey Hall Hospital à Québec, on m'informe que j'ai de l'eau sur les poumons et on me dirige à l'urgence de l'IUCPQ. Là, on me fait une batterie de tests sur trois jours, radio des poumons, drainage du liquide afin d'analyser la source du problème, TACO et TEP. L'analyse pathologique du liquide prélevé, le verdict tombe, Mésothéliome pleural malin. On me remet alors un formulaire de la CNESST relativement à une maladie professionnelle et, me réfère alors à un chirurgien qui après analyse de mon cas; avancement de la maladie, ma condition physique, mon âge, mon état psychologique, mon dossier sera soumis à un comité afin de statuer si je suis un candidat pour une opération. On m'informe alors qu'il est possible de m'opérer avec les avertissements d'usage relativement à une opération de cette envergure, hospitalisation et période de convalescence. Par la suite, un traitement de chimiothérapie. L'opération se déroule mieux que prévu. Bonne nouvelle, mais la convalescence, elle est laborieuse et longue. La chimiothérapie s'est, somme toute, bien déroulée selon l'échéancier prévu. Jusqu'à la mi-octobre, le formulaire de réclamation de la CNESST qui m'a été remis par le pneumologue était sur le comptoir et je n'étais pas très motivé à le compléter. Finalement, je décide de le compléter, le délai expirait le 26 décembre, en mentionnant mon parcours professionnel. Quelques semaines plus tard, la CNESST m'écrit afin de fournir les détails des endroits ou circonstances susceptibles de m'avoir contaminé et les détails de chaque consultation depuis mes premiers symptômes. En m'aidant du relevé fourni par la Régie des Rentes du Québec (RRQ), j'ai passé en revue chacun des emplois depuis la fin de mes études, je constate que deux emplois en particulier sont susceptibles d'être responsable de ma contamination, un pour lequel j'ai travaillé près d'une année et un autre deux années. Je communique donc l'information relativement à ces immeubles, de même que le détail de chacune de mes consultations médicales depuis l'apparition de mes symptômes (en me référant à mon dossier Clic Santé en ligne). Quelques semaines plus tard, un appel de la responsable de mon dossier m'indique que ma demande est acceptée et les étapes à venir. Rencontre avec un comité composé de professionnel de maladie pulmonaire qui, selon une grille d'évaluation, m'attribue alors un pourcentage qui permet de déterminer le montant d'indemnité auquel j'ai droit. J'aurai à rencontrer un avocat qui agit, pour le compte de la CNESST, dans un recours subrogatoire afin d'obtenir une indemnité d'une Fiducie gérant un fonds pour les victimes de l'amiante. En juin 2023 dernier, après avoir passé toutes les étapes et près de huit mois suivants le dépôt de ma réclamation, j'ai reçu la lettre confirmant l'indemnité auquel j'avais droit. Ce que je retiens, c'est qu’un; heureusement que le pneumologue, qui m'a informé du résultat de mes examens, m'a remis le formulaire de réclamation de maladie professionnelle ce que semble-t-il, certains professionnels de la santé minimisent l'importance du geste. Le délai à respecter à partir de la connaissance de notre condition (date de l'événement pour la CNESST) est de six mois, deux; il est important de compléter avec rigueur ce document et les suivants que pourrait exiger l'organisme. Une réflexion s'est amorcée sur ce que je souhaitais en vieillissant. Je ne voulais pas me retrouver en maison de soins durant une longue période. Ce qui me console un peu avec cette maladie c'est que je ne devrais pas être dans cette situation. Je ne me fais pas d'idée sur l'issue, toute la littérature sur le sujet est assez explicite, ce n'est qu'une question de semaines ou de mois. À la blague, je dis à ma conjointe, qui en passant m'accompagne courageusement, une saison à la fois, je devrai peut-être dire dorénavant, un mois à la fois avant de dire, une semaine et un jour à la fois.
- Claude, b9aa6129-ccbc-489d-93f0-bfee386ddf1c
< Retour Claude Le 24 mai 2010, mon père nous a quittés. Sa vie n'a été que souffrance...Imaginez avoir les deux plages pulmonaires calcifiées, il a travaillé toute sa vie en pensant qu'il ne faisait que faire vivre sa famille, mais en réalité, il signait son arrêt de mort, car il respirait des fibres d'amiantes à tous les jours... Mon père est devenu "aigri", car il avait énormément de difficultés à respirer et par ricochet toute la famille a été affectée. Lorsqu'il revenait du travail, il rapportait inévitablement des particules d'amiantes à la maison. Nous devons présentement consulter notre médecin afin de s'assurer que l'amiante ne nous a pas contaminés. L'Avaq fait un énorme travail en venant en aide aux victimes et à leurs familles! Merci à vous tous, Soyez bénis !🙏
- Rejean, 1e67d779-5b6c-4f68-8d96-aa756a65d35c
< Retour Rejean Mémoire présenté au Bureau d’Audiences Publiques Environnementales (BAPE) dans le cadre des enquêtes sur l’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés par Sylvie Provost , fille d’une victime décédée en 2017. Madame et messieurs les commissaires, Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part du drame horrible que doit vivre une victime et sa famille à l’annonce de la maladie d’amiantose et de tout le processus judiciaire qui s’en suit. Mon père a appris le 8 juin 2016 être atteint d’amiantose. Un choc brutal pour toute la famille. Le début d’un enchainement d’examens médicaux avec le CMPP. Il était très faible, fragilisé par la maladie et très vulnérable. Il avait peur. Lors du diagnostic du CMPP, il n’a pas compris ce qui se passait, je l’ai saisi à la fin quand il a demandé aux pneumologues, les yeux dans l’eau : Quelles pilules vous allez me donner pour guérir? Tout le monde était mal à l’aise, il n’avait pas compris. Les pneumologues lui ont répété qu’il n’y en avait pas. Que ce qui va l’aider le plus c’est l’oxygène. Ce fut très bref comme explication. Personne n’a osé lui dire qu’il allait mourir, mais tout le monde savait même lui, mais il n’a pas voulu l’entendre. C’était en septembre 2016. On est reparti en silence et nous n’en avons pas reparlé avant le mois de novembre, mon père ne voulait pas. À ce moment commence l’enchainement des hospitalisations, l’intégration de l’oxygène et la répétition de ses détresses respiratoires. Tout ceci fut horrible à vivre. À chaque crise il voulait mourir. Il perdait toute son autonomie, se sentais comme un chien enchainé à son oxygène. Il n’avait plus aucune qualité de vie, terminé pour lui le billard, sa sortie au restaurant le dimanche, et ses parties de bingo, un de ses petits plaisirs. Et surtout il ne pouvait plus conduire. Il est devenu dépendant. La mort l’attendait, dans le couloir à respir, avec chaque respiration qu’il n’était pas capable de prendre. Nous avons été très bien accompagnés par les agents de la CNESST. Ces femmes ont été formidables offrant à mon père tous les services dont il avait besoin lorsque sa condition se détériorait. J’avais un contact direct avec elles et souvent dans la journée même elles nous trouvaient une solution. Nous nous sentions supportés. Mais, le 15 juin 2017 à 10h30 tout s’est arrêté. Mon père est décédé, noyé dans ses poumons. Un moment horrible dont les images ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Et le comble dans tout ça, toute l’aide que l’on recevait c’est arrêté du même coup. L’avocat du syndicat de l’entreprise à laquelle il a cotisé pendant 42 ans, nous a annoncé qu’il ne pouvait plus représenter mon père car il est décédé et que le syndicat ne représente que les membres vivants. Les services avec la CNESST se sont arrêtés aussi abruptement, sauf pour les déboursés relatifs aux funérailles. Nous nous retrouvions seules, ma mère, ma sœur et moi. Désemparées, après avoir été si bien accompagnées. De surcroit, l’employeur conteste la décision de la CNESST en affirmant que mon père n’était pas atteint d’amiantose. J’ai tenté d’obtenir de l’information, de l’aide de la CNESST pour savoir comment ça se passe devant le tribunal. Est-ce que quelqu’un peut m’accompagner ou à tout le moins m’informer? Cela ne fait pas partie de leur mandat. Mais on me rassure en m’affirmant qu’avec le dossier du CMPP, le certificat de décès et tout le dossier de l’hôpital, je détiens toute ma preuve, que c’est suffisamment complet, que je n’aurai rien d’autre à faire que de me présenter en cours et que c’est le juge qui va examiner le dossier, qu’il est habitué et de ne pas m’inquiéter. Qu’il ne sert à rien de prendre un avocat, qu’il nous en coûtera trop cher et que ça ne vaut pas la peine. L’angoisse m’envahit. Je vis énormément de colère de ce peu d’informations et de supports. C’est ma santé qui dégringole face à tout ça. J’ai rencontré quelques avocats, mais leur méconnaissance de cette maladie ne m’inspirait pas confiance. Ils voulaient que je leur donne de l’argent avant même d’avoir lu le dossier. Et me faisait des promesses auxquelles je n’ai pas cru. Quelques jours avant la première audience j’ai reçu le rapport d’expertise écris par le Dr xxxxx médecin expert de l’employeur, xxxxx. Ouf ! J’ai réalisé que ce n’était absolument pas aussi simple qu’on l’avait prétendu. Alors, j’ai décidé de faire mon cours amiantose 101 en autodidacte sur internet et de faire honneur à mon père en empêchant cet homme de dire que tous les médecins qui l’ont soigné se sont trompés et que lui seul a raison, selon sa prétention. 22 médecins se sont prononcés, confirmant le diagnostic à chacune de ses hospitalisations. J’ai travaillé jour et nuit, à m’en rendre malade, mais je n’ai pas abandonné. J’ai lu et relu au moins 250 jurisprudences. J’ai lu la loi. J’ai lu des études dont les premières lectures étaient complètement du chinois pour moi. Je me suis familiarisé avec la terminologie et réussi à réunir les informations nécessaires pour avoir une défense qui pourrait retenir l’attention de la juge. J’ai même réussi à relever des erreurs de l’anatomopathologiste et des mensonges honteux de la part du médecin expert mandaté par l’employeur. Ce procès fut interminable. Il y a eu 2 remises. 3 journées d’audition dont la dernière a eu lieu le 15 janvier 2019. Nous devions recevoir la décision en avril 2019, mais la juge a réclamé 3 demandes de prolongation. Elle a commencé à travailler sur notre dossier seulement en juin et ne l’a pas terminé et est partie en congé de maladie. Et depuis le 15 juillet 2019, nous sommes sans nouvelles du tribunal, sauf pour les quelques informations que j’obtiens lorsque j’appelle sa secrétaire. Trois ans, 2 mois et 16 jours après l’acte introductif, nous sommes toujours en attente d’une décision du tribunal. C’est inhumain. Car 11 autres travailleurs sont malades à cette entreprise, dont un autre travailleur est décédé au début de l’année 2019. Je sais que cette décision est importante car elle fera jurisprudence et je l’espère aidera ces travailleurs qui subiront le même sort que mon père et qu’eux aussi seront désemparés lorsque l’employeur fautif en appellera de la décision de la CNESST. Qu’au-delà de la mort d’un époux, d’un père, d’un frère ils auront à souffrir des années avant de pouvoir faire leur deuil car chaque soir ils s’endormiront dans l’attente d’une 4 décision qui ne vient jamais. Et au-delà de l’argent, ce que l’on désire c’est que les responsables assument leurs responsabilités après avoir causé par leur insouciance autant de maladies débilitantes et mortelles provoquant ainsi des souffrances intenables aux victimes des ces maladies et leurs familles. Tout ce qu’ils veulent, c’est faire des profits impunément. Ce fut le seul employeur de mon père, il a débuté son travail chez eux en 1959. Cet employeur savait que mon père avait des plaques pleurales depuis 1989, car chaque année ils passent des radiographies pulmonaires à leurs employés. C’est inscrit noir sur blanc dans le dossier de mon père : plaques pleurales, contact avec l’amiante par le passé. Ce que j’aurais aimé pour moi et ma famille et ce que j’aimerais pour l’avenir, pour les prochaines victimes, car il y en aura d’autres et ce scénario se répétera à coup sûr, est d’avoir obtenu plus de support de la part de la CNESST lors de la contestation du dossier par l’employeur. En effet, ce ne sont pas toutes les victimes et leurs familles qui ont les moyens d’engager des avocats et des témoins-experts pour contrer les expertises obtenues par l’employeur. Ce n’est pas donné à tout le monde non plus de fouiller la littérature scientifique et la jurisprudence pour se préparer pour l’audition devant le TAT. En conséquence, la CNESST devrait mieux outiller les victimes de maladies causées par l’amiante et leurs familles pour faire face à des contestations venant des employeurs : En fournissant des informations scientifiques à jour (ex. seuil sécuritaire d’exposition à l’amiante comme cause de cancer n’est pas encore identifié par les scientifiques etc) et En se présentant au tribunal de première instance comme elle fait lorsque la contestation vient des travailleurs. On pourrait aller plus loin en imitant notre voisin ontarien qui a créé un Bureau des conseillers des travailleurs, un organisme indépendant rattaché au Ministère du Travail qui fournit des services gratuits aux travailleurs en matière d’indemnisation. ( http://www.owa.gov.on.ca/fr/about/Pages/default.aspx ) C’est que quelqu’un de la CNESST, idéalement un pneumologue, soit attitré pour accompagner les victimes ou leur succession lors des audiences et venir soutenir le diagnostic posé par les 6 pneumologues mandatés par la CNESST. Cela se fait lorsqu’un dossier est refusé, alors pourquoi pas le contraire. Ce serait tellement plus juste pour le travailleur malade ou la famille endeuillée d’avoir un spécialiste qui explique au juge sur quoi ils se sont basés pour leur diagnostic et démontrer que le médecin expert prend des détours parfois douteux pour influencer le juge. Surtout qu’il n’y a personne pour s’opposer vraiment à des arguments tellement scientifiques et complexes. Et surtout de grâce, que le tribunal n’accepte pas que des dossiers soient remis surtout parce que l’avocat invoque qu’il n’a pas eu le temps de se préparer, alors que la date d’audience est déterminée 6 mois d’avance. Mon souhait est d’humaniser les tribunaux et de ne pas éterniser les souffrances des familles et leur permettre de faire leur deuil. Car tant qu’une cause est pendante, le deuil est impossible à faire. Notre histoire est beaucoup plus complexe, mais elle se complétera certainement avec les histoires des autres victimes, car on vit presque tous la même chose. Merci de m’avoir lu, c’est un privilège pour moi de pouvoir m’adresser à vous, et j’espère que lorsque vous aurez des recommandations à faire vous aurez une pensée pour les victimes. Mon père s’appelait Réjean. Sa fille Sylvie Provost
- Yves, 2ffeb4d0-1730-4e64-b36c-d66873b4e4f6
< Retour Yves Au nom de la famille Corbin-Charland. Depuis maintenant plus de trois ans, Yves Charland, a quitté sa conjointe et ses deux fils. Même s’il a été un sportif toute sa vie et qu’il avait un travail de bureau, il a tout de même été emporté par un cancer fulgurant lié à l’amiante. Les travaux sur son lieu de travail à l’Université de Montréal ont fait qu’il a respiré des poussières qui l’ont tué trente ans plus tard. Durant sa maladie, notre père nous disait souvent qu’il n’avait jamais été aussi mal dans sa vie et ce fut une période très pénible et douloureuse pour lui. Entre le moment de son diagnostic et son décès, il s’est écoulé tout juste un mois. Ce fut une période trop courte pour lui faire nos adieux alors que nous étions pris par toutes les décisions liées aux soins médicaux. Ce départ précipité a donc rendu notre deuil plus ardu parce que tout s’est fait tellement rapidement. Il a fallu se résigner au fait qu’on ne le verrait plus, surtout notre mère qui venait de perdre son conjoint de plus de 35 ans. Ensuite, notre famille a dû composer avec la complexité des demandes d’indemnisation auprès de la CNESST. L’employeur a d’abord contesté la décision, ce qui a rallongé inutilement le processus. Puis, les délais administratifs ont aussi conduit à étendre le deuil alors que nous étions périodiquement ramenés dans cette histoire funeste. En fait, nous venons tout juste de terminer les dernières démarches administratives, plus de trois ans après le décès, ce qui est déraisonnable pour une famille qui veut clore ce chapitre désolant. Notre famille a vécu plusieurs expériences depuis son départ et bien tristement, notre père n’a pas pu y prendre part. À cet égard, nous apprêtons tous à faire un voyage l’été prochain en Corée du Sud, car la conjointe d’un de ses fils est Coréenne et qu’ils vont s’y marier. C’est une belle célébration de la vie à laquelle il aurait pu être avec nous, mais la maladie nous a enlevé cette perspective heureuse. Enfin, comme Yves Charland disait à ses enfants qu’ils étaient la plus belle chose qui lui soit arrivée, ses deux fils ont, à leur tour, le projet d’avoir des enfants. Toutefois, notre père n’aura pas la chance de les rencontrer et en retour, ceux-ci ne connaitront jamais leur grand-père. C’était un homme qui aimait les enfants et qui aurait fait un excellent grand-papa, mais personne ne pourra vivre ce bonheur parce que l’amiante l’a emporté trop tôt.
- François, 2aa80846-c708-4d5f-9c0d-2bd0b865c01d
< Retour François Aujourd’hui, en cette journée nationale du mésothéliome, nous voulons te faire un clin d’œil et souligner ta mémoire. Partie indéniablement trop tôt à 55 ans le 24 octobre 2003 d’un mésothéliome malin, cette maladie cruelle ne t’auras laissé aucune chance de voir tes enfants et petits-enfants évoluer. Sache qu’aussi cruelle peut être cette maladie, en aucun cas celle-ci ne viendra assombrir l’homme courageux que tu as été. Tu as été et resteras à jamais un grand homme, pas juste du haut de tes 6 pieds, mais un grand homme de cœur. Une envolée de bisous juste pour toi en cette journée cher papa!
- Marcel, 4e6e5251-ae37-4d66-a5a1-e8409941b551
< Retour Marcel Marcel, mon frère (59 ans), a fait face à une série d'événements dévastateurs au printemps et à l'été de 2023. 20 mai, il a consulté son médecin en raison de difficultés à mener sa vie quotidienne et d’un essoufflement persistant. Le 17 juin, il a été transféré chez un cancérologue qui a posé un diagnostic terrifiant : un cancer du poumon au stade 4 causé par l'amiante. Ce diagnostic a été choquant, car Marcel n'avait jamais travaillé en présence de cette substance dangereuse. Le médecin a été honnête avec lui, lui annonçant qu'il avait moins de deux ans à vivre. La chimiothérapie était impuissante, mais l'immunothérapie était la seule lueur d'espoir qu'il pouvait offrir. Marcel a accepté le traitement avec courage et détermination début juillet, mais la maladie a progressé à une vitesse alarmante. Son poumon devait être vidé régulièrement en raison de l'accumulation rapide de liquide. Malheureusement, fin juillet, seulement trois semaines après le début du premier traitement, Marcel a appris qu'il avait également développé un cancer des intestins, du foie et de la vessie. Les bonnes nouvelles étaient rares, et tout semblait s'effondrer autour de lui à une vitesse ahurissante. À la mi-août, il a été placé en soins palliatifs à la maison, où une équipe d'infirmières, de médecins et d'aides aux activités de la vie quotidienne s'est relayée pour lui apporter les soins et le réconfort nécessaires. Le 20 août, Marcel a été admis à la Maison Aline Chrétien pour recevoir des soins de fin de vie. Il a lutté avec un courage admirable, essayant tout ce qui était en son pouvoir pour faire face à la maladie implacable qui le rongeait. En seulement trois mois, il a été confronté à des défis inimaginables avec une dignité exemplaire. Le 26 août, Marcel nous a quittés. Son parcours a été marqué par la résilience et l'inspiration pour nous tous. Il restera à jamais dans nos cœurs, un exemple de force face à l'adversité. Nous partageons son histoire dans l'espoir de sensibiliser les autres aux dangers de l'amiante et de l'impact dévastateur qu'il peut avoir sur la vie de quelqu'un.
- Lucien, 5e8f4183-2828-4d3e-8c41-3e9c88769eb8
< Retour Lucien À la douce mémoire de mon père décédé à 62 ans d’un mésothéliome pleural le 11 septembre 2003. Vingt ans aujourd’hui. Il est parti après 4 mois d’hospitalisation et d’intenses souffrances. Il était électricien, heureux, en pleine forme et fier grand-papa de 4 petits garçons. Il ne les a pas vu grandir… il ne connaît pas ses 4 arrière-petits-enfants 😭 Nous avons perdu notre fort en cette terrible journée. Merci de nous donner une tribune pour s’exprimer en la douce mémoire de toutes ces personnes disparues. 🙏🙏🙏
- Alain, 96896317-4ab7-450b-84a2-337c7894be52
< Retour Alain Le 26 septembre Journée de sensibilisation au mésoteliome, pour mon conjoint Alain décédé le 22 février 2023 des suites de son exposition à l’amiante: Alain a travaillé 38 ans dans une usine de pâte et papier. Il a commencé à être très malade en mai 2017 et diagnostiqué d’un mésothéliome le 8 mars 2019, les médecins lui donnaient alors 4 à 6 mois à vivre. Il a reçu plus de 50 traitements, (radio, chimio, immuno expérimentale). Il a eu de nombreuses séquelles dont de très importantes aux membres inférieures. Alain était un homme de cœur, très près de ses enfants et petits-enfants et de ses nombreux amis. Il avait un sens de l’humour comme pas un, plein d’énergie et de connaissances, toujours prêt à rendre service, chasseur, pêcheur, il aimait tellement la vie. Il m’a apporté 26 belles années de bonheur avec tout son amour, son romantisme et ses belles petites attentions à mon égard. Un ange au ciel veille maintenant sur nous. Merci à la vie de nous l’avoir laissé quelques années de plus que ce qui était prévu, il a combattu jusqu’à la fin, l’équipe médicale a fait un travail remarquable, sa détermination et son courage ont fait le reste, et ce, jusqu’à la toute fin . Employeurs et travailleurs assurez-vous de mettre en place et d’utiliser tous les moyens de sécurité efficaces et nécessaires pour protéger la santé et la sécurité de tous. Il y a tellement de douleur et de souffrance qui sont en jeu derrière tout ça